Il suffit d’avancer pour vivre

En écrivant une lettre au  garçon qui me trotte dans la poitrine en ce moment, je me suis aperçue que ça n’était pas lui qui me faisait souffrir, mais le monde dans lequel je vis, et que les choses que je lui reprochais, je les reproche finalement à nous tous. Cette lettre à la base intime en devient une lettre ouverte.

Au lieu d’être  « le changement que tu voudrais voir dans le monde« , tu cèdes au vice de notre société qui veut que l’on soit égoïste dans une optique d’auto-défense plutôt que d’être ouverts et empattes dans une optique de bien-être général. Tu perds foi et je me demande à quoi sert la mienne. Et puis je me souviens que je dois être ce fameux changement que j’ai plutôt tendance à attendre et qui pourtant n’arrivera pas par magie, et que je ne veux pas que nos enfants grandissent dans un enfer peuplé d’hommes craintifs aux cœurs vides. Je prends le parti de ne pas penser qu’à moi, en espérant que les autres fassent de même et trouvent le cœur de prendre soin de moi et des autres. L’espoir, c’est aussi de croire que le cynisme ambiant qui semble trouver grâce à tes yeux sera enrayé par toi avant de dévorer tout ce qui fait ta beauté. Je crois en ta luminosité tout en te voyant t’éteindre. J’aimerais te porter pour que tu aies la force de faire de même avec moi et les autres, mais tu ne crois plus en cette absolue essence de tous les hommes liés les uns aux autres. La résonance. Ce que tu renvois au monde, c’est pourtant ce que recevront nos enfants. Alors penses au moins aux plantes qui poussent malgré tout sans attendre que les obstacles disparaissent  ; ils ne le font jamais. Elles sont volontaires dans leur fragilité, belles dans leur imperfection et surtout, elles sont désespérément vivantes, quoi qu’il arrive, jusqu’à la mort.

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